Cet article est extrait du n°7 de la revue Y, téléchargeable ici.

Musique, musique… Aujourd’hui, au lieu de vous parler du contenu, je vais plutôt mettre l’accent sur le contenant. Je vais vous parler de la forme, et non pas du fond. Même si, finalement, la forme a souvent beaucoup de fond. Vous me suivez ?

Les « bons vieux CD » et les vinyles ont encore un avenir devant eux, j’en suis sûre. Parce que oui, avoir une version matérielle de sa musique, un objet à toucher, c’est bien ! Mais aussi parce que ces « supports physiques », comme on dit, sont de véritables œuvres d’art, produites spécialement pour la musique, par les musiciens eux-mêmes ou par d’autres artistes, plus ou moins connus.
Parmi les milliards (vraiment ?) de pochettes qui existent, certaines ont davantage retenu l’attention…

Hommage ultime, The Dandy Warhols, qui, en plus d’avoir un nom évocateur, se sont inspiré des deux pochettes phares de Mister Warhol !

Hommage ultime, The Dandy Warhols, qui, en plus d’avoir un nom évocateur, se sont inspiré des deux pochettes phares de Mister Warhol !

Tout d’abord, comment parler art et musique sans évoquer l’emblématique touche-à-tout Andy ­Warhol ?
Andy aimait la musique, il y croyait et la soutenait, à une époque où les groupes de rock n’étaient pas tout à fait populaires. Il s’est ainsi improvisé producteur du Velvet Underground dès 1965, et a conçu la désormais mythique pochette de leur premier album.
Andy a ensuite créé des artworks pour les albums de nombreux artistes, Theolonius Monk, John Lennon, ou encore, et à plusieurs reprises, les Rolling Stones. Pour ces derniers, l’idée de Warhol a d’ailleurs été des plus originales : la pochette de Sticky Fingers sera composée d’une photo de jeans serré, avec fermeture éclair, qui, ouverte, laissera entrevoir un slip en coton. Original, certes, mais pas très pratique à produire, et pas très confortable pour les disques…

La petite histoire : pour Sequel to The Prequel, le nouvel opus des Babyshambles, Damien Hirst a utilisé comme base une photo de Penny Smith, photographe de rock ayant travaillé avec les plus grands : The Clash, The Who, Blondie, Led Zep, etc.

La petite histoire : pour Sequel to The Prequel, le nouvel opus des Babyshambles, Damien Hirst a utilisé comme base une photo de Penny Smith, photographe de rock ayant travaillé avec les plus grands : The Clash, The Who, Blondie, Led Zep, etc.

Hirst, le nouveau Warhol ?

Si aujourd’hui on devait trouver un nouvel Andy, le très controversé plasticien anglais Damien Hirst serait surement celui qui s’en rapprocherait le plus. Hirst c’est un artiste devenu usine, usine à œuvres, usines à thunes. Faire des pois multicolores, c’est de l’art ? Oui, comme faire des sérigraphies de boîtes de soupe dans la Factory en était aussi.
L’autre ressemblance entre les deux artistes ? Leur travail pour les groupes de rock de leur époque. De Dave Stewart aux Babyshambles, en passant par les Red Hot Chili Peppers ou 30 Seconds To Mars, Hirst met son imagination et son art au service des musiciens. Collaborations à des fins lucratives, me direz-vous. Peut être, et alors ? « Le bon business est le meilleur art », Andy Warhol lui-même le disait.

Mais alors, est-ce que c’est parce que ces pochettes ont été faites par de grands artistes qu’elles resteront dans la postérité ?
Comme le dit Pete Doherty, chanteur des Babyshambles, à propos de l’artwork de son nouvel album : « Il faudra attendre une vingtaine d’années pour savoir si cette pochette est vraiment fantastique ou pas ! C’est signé Damien Hirst, mais on ne sait pas si c’est bien ou pas ! ».

Les pochettes « hommages »

Vers des non-pochettes ?
Qu’on aime Kanye West ou pas, il est indéniable que son nouvel album, Yeezus, est innovant et osé en termes d’emballage : quand la simplicité devient originalité. Le graphisme d’Aleph, premier album de l’artiste électro Gesaffelstein, est dans le même esprit que celui de Yeezus… Vers une nouvelle mode ?

Plusieurs « jeux » sont nés sur les Internet grâce aux pochettes d’albums.
Parmi ceux-ci, et en passant les parodies et réinterprétations, deux sont bien drôles et presque inépuisables :

  • LeSleeveface ou « face de vinyle », qui consiste à remplacer une partie de son corps par un vinyle.
  • Le Popspotting, pour retrouver les lieux exacts où les photos des pochettes de disques ont été prises. Le site « New York City Popspots » le fait très bien d’ailleurs (http://www.popspotsnyc.com).

En plus des pochettes d’albums, découvrir les livrets, les paroles, les photos et dessins exclusifs, se marrer ou être ému en lisant les remerciements, sont autant d’arguments pour aimer encore et toujours nos « bons vieux CD ». Écoutez des morceaux en streaming, téléchargez des mp3, mais surtout, s’il vous plaît, n’oubliez pas les artistes, tous les artistes !

Playlist :
Après avoir parlé art et musique, mettons donc un peu de couleurs dans nos tympans. Promis, elles sont belles.
Back to Black – Amy Winehouse
Behind Blue Eyes – The Who
Color Me Black – The Cramps
Love You But You’re Green – The Babyshambles
Orange Alert – The Briefs
Paint It Black – The Rolling Stones
Pink – Aerosmith
Purple Haze – Jimi Hendrix
She’s Like a Rainbow – The Rolling Stones
White Rabbit – Jefferson Airplane

Paola Vavasseur

Written by Paola Vavasseur

Rédac Chef, amoureuse (de culture, communication et voyages) et passionnée (par les choses innovantes, intelligentes & rigolotes) !