Jérémy Martin est fleuriste, passionné par son métier et par les végétaux qu’il travaille. Depuis quelques années il a développé son projet « LES EPHEMERES », à mi-chemin entre la fleuristerie, l’art contemporain et la mode. Ses œuvres sont belles et poétiques, toujours surprenantes…et éphémères. Nous avons choisi de vous en montrer quelques unes, afin que vous vous en fassiez une idée, mais aussi de lui poser quelques questions, pour mieux comprendre ce projet, son univers et surtout sa passion.

© Jérémy MARTIN - LES EPHEMERES

© Jérémy MARTIN – LES EPHEMERES

La Revue Y : D’où est née ta passion pour les fleurs ?

Jérémy Martin : J’ai vécu en milieu rural pendant mon enfance, où la nature était mon terrain de jeu, et donc omniprésente. Je pense que c’est à partir de là qu’inconsciemment, j’ai développé mon éveil pour l’univers du végétal.

Y : As-tu eu une formation, es-tu autodidacte, ou un peu des deux ?

Jérémy M. : J’ai une formation de fleuriste, obtenue à l’école des fleuristes de Paris il y a maintenant plus de 6 ans.
De par mon expérience professionnelle et mon ouverture sur le monde qui m’entoure, j’ai voulu créer quelque chose de beaucoup plus personnel et en accord avec mes émotions. C’est ainsi que j’ai conçu LES EPHEMERES. Mon travail est autodidacte, basé sur la réflexion et l’expérimentation de ma matière première : le végétal.

Y : Comment as-tu eu l’idée de faire autre chose que des bouquets ?

Jérémy M. : Même si je suis passionné par mon métier, je trouve que la profession de fleuriste peut entrainer une certaine lassitude à force de reproduire les mêmes schémas fondamentaux de création (bouquets, compositions, etc.). De là m’est venue l’envie de sortir de ce standard quotidien et de pousser ma curiosité à aller toujours et encore plus loin dans l’originalité et dans l’art de la beauté.

© Jérémy MARTIN - LES EPHEMERES

© Jérémy MARTIN – LES EPHEMERES

Y : Concrètement, qu’est-ce que LES EPHEMERES ?

Jérémy M. : LES EPHEMERES, c’est ma vision personnelle du monde du végétal. Elle résulte d’une jonction entre la fleur, l’art contemporain et l’univers de la mode. Dans mon travail, je cherche à placer le végétal en tant qu’objet. Il devient ainsi un accessoire, une pièce unique, soumis aux aléas du temps et à celui des saisons. J’ai créé le projet LES EPHEMERES il y a 3 ans, avec le désir d’aller toujours plus loin dans mon imagination et avec l’envie d’apporter un nouvel élan à la fleuristerie !

Y : Tu habites et travailles à Londres. Pourquoi avoir quitté la France ?

Jérémy M. : J’ai vécu à Paris pendant six ans. Six années extraordinaires, pendant lesquelles je me suis construit professionnellement et en tant qu’individu. C’est aussi la ville où j’ai démarré LES EPHEMERES. Par ce biais, j’ai eu la chance et le plaisir de voyager dans différents pays du monde et d’effectuer à chaque fois d’incroyables collaborations. Londres m’a ainsi séduit : un nouveau pays, de nouvelles rencontres, de nouveaux projets… et un contexte international beaucoup plus étendu !

© Jérémy MARTIN - LES EPHEMERES

© Jérémy MARTIN – LES EPHEMERES

Y : Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Jérémy M. : L’art contemporain et la mode m’influencent énormément dans mes recherches car je me retrouve dans ces deux formes d’art. J’y aime la complexité, l’originalité, l’émotion et la beauté. Je pense, par exemple, parmi les dernières expositions que j’ai visité, à Alexander MCQUEENS pour la mode, qui restera pour moi un génie créatif ; et à Mark ROTHKO pour l’art contemporain, avec son sublime travail de couleurs.
Je reste néanmoins très attentif et curieux à ce que proposent mes confrères fleuristes. Il est important pour moi de partager et de rester connecté à ce qu’il se passe en ce moment. J’admire par exemple l’élégance de Thierry BOUTEMY (fleuriste belge) et la force d’Azuma MAKOTO (fleuriste japonais).

Y : Ne regrettes-tu pas, parfois, l’aspect éphémère de la matière première de ton travail ?

Jérémy M. : Je n’ai aucun regret à ce que mon art soit éphémère. Je trouve bien au contraire que cela apporte une valeur ajoutée. Cela rend mes créations uniques et précieuses.
Je trouve intéressant également de jouer sur cette notion de temps (étant donné que ma matière première est périssable) car mon art tend ainsi vers l’idée de la performance artistique.

© Jérémy MARTIN - LES EPHEMERES

© Jérémy MARTIN – LES EPHEMERES

Y : Quel est ton projet ou ta collaboration qui t’a le plus plu ?

Jérémy M. : Toutes mes collaborations ont été, à chaque fois, plus enrichissantes les unes que les autres, et cela de par leurs différences et les protagonistes participant à leur confection.
Mais la plus belle et plus forte de toutes reste à ce jour mon exposition en Chine, à Pékin et Hong Kong, pour JOYCE GALLERY : première exposition, première découverte de la culture asiatique, premier gros chalenge…

Y : les vêtements que tu fabriques (veste en mousse, jupe et par-dessus en fleurs, coiffes, etc.) sont magnifiques. Combien d’heures de travail cela te demande-t-il ?

Jérémy M. : Le temps de confection d’une pièce est variable selon la nature de la création et sa complexité. Il dépend également du type de végétaux que j’utilise pour créer. Cela peut aller de quelques heures à une demi journée.

© Jérémy MARTIN - LES EPHEMERES

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Y : Pour finir en beauté, quelle est ta fleur préférée ?

Jérémy M. : L’hortensia est ma fleur préférée. Je l’apprécie car c’est une fleur généreuse avec un panel de couleurs incroyable. J’aime aussi le fait de pouvoir faire sécher cette fleur et rendre ainsi une seconde vie à un élément périssable.

Y : As-tu autre chose à rajouter pour nos lecteurs ?

Jérémy M. : Vivez de votre passion !

© Jérémy MARTIN - LES EPHEMERES

© Jérémy MARTIN – LES EPHEMERES

 

Written by Paola Vavasseur

Rédac Chef, amoureuse (de culture, communication et voyages) et passionnée (par les choses innovantes, intelligentes & rigolotes) !

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