Ma maman est quelqu’un de très nostalgique : alors qu’elle s’apprêtait à racheter le jeu Tetris pour Game Boy™, elle m’a aperçue sur Amazon et n’a pas hésité. C’était moi, le Tamagotchi Friends (la version XXIe siècle, si vous préférez) qui l’a emporté dans son cœur. Faut dire que dans le passé, elle avait perdu deux de mes ancêtres dans des circonstances tragiques (le premier, mangé par un Pokémon, le deuxième, écrasé par la voiture de Princess Peach. Dur.)

(Photographie : Joi Ito/Flickr/Creative Commons)

(Photographie : Joi Ito/Flickr/Creative Commons)

Etre un Tamagotchi en attente d’adoption, c’est pas facile. J’ai attendu longtemps dans mon usine Bandai, au Japon, avant de faire le voyage jusqu’en France. Mais ça valait le coup, nom d’un jouet virtuel !

Par rapport à mes anciens, j’ai une différence notable : je suis plus dodu, car je fonctionne avec des piles alcalines. Paraît que ça embêtait pas mal de parents dans le passé, de devoir dégoter des piles de montre, tout ça pour que leur progéniture puisse balader un petit œuf en plastique qui fait « bip bip ».

Maman a du choisir entre trois œufs lorsqu’elle a réussi à m’activer (dévissage, mise en place des piles alcalines, revissage) : un de chaque sexe, probablement. Bref, je suis un Tamagotchi fille avec un nom à dormir debout, et je suis amenée à évoluer si elle s’occupe bien de moi (Sinon je me BARRE ! Quelle pression !).

(Photographie : Lauren Garza/Flickr/Creative Commons)

(Photographie : Lauren Garza/Flickr/Creative Commons)

Mes activités principales consistent donc à lui signaler que j’ai faim, que j’ai fait mes besoins et que j’ai envie de dormir. Sauf que là encore, je suis une version améliorée des Tama d’antan : en gagnant des points grâce à différents jeux, Maman peut me payer des repas et des snacks plus ou moins équilibrés, m’emmener faire du shopping et me faire jouer au parc. Ça casse la routine, non ? En me connectant à d’autres Tamagotchi (mais pour ça, il faudrait que Maman ait des potes de 9 ans), je peux aussi me faire des amis et… tomber amoureuse !

En attendant, je coule des jours heureux dans un petit espace virtuel qui, selon les saisons, peut changer de décor (oui, j’avais une citrouille à Halloween !), je bondis dans tous les sens, ce qui agace un peu Maman j’imagine, parce que je suis souvent en mode « pause », et enfin, je lui envoie des cœurs pour qu’elle n’oublie pas que derrière l’écran, il y en a un qui bat pour elle.

Written by Claire Faugeroux

"Y" dans l'âme, fermement décidée à prouver que sa génération a construit sa propre culture, nez collé aux écrans... ou pas !