Avec son jazz moderne et multi-culturel, Ibrahim Maalouf sait marquer les esprits (et les oreilles) là où il passe.

Après Illusions en 2013 et Au Pays d’Alice en 2014, le musicien a méticuleusement soigné la sortie de ses deux derniers albums le 25 septembre dernier, Red & Black Light, et Kalthoum. Deux albums le même jour, pour deux projets aux antipodes réunis par un sujet commun : les femmes.

Femmes d’hier ou d’aujourd’hui, qui ont marqué l’artiste et la société en général, d’Oum Kalthoum, décédée en 1975, à Beyonce, reine de la Pop. Cette double sortie est en outre le témoin du travail prolifique de l’artiste et de sa trompette sensationnelle inventée par son propre père, capable de produire des modulations d’un quart de ton, véritable marque de fabrique du jeune trompettiste.

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Le « premier » album, Red & Black Light, est dans la lignée des précédents avec un jazz moderne, électronique et légèrement plus pop sans plonger dans la facilité (bien au contraire). On n’en attendait pas moins de l’artiste. L’ensemble bénéficie même de titres particulièrement complexes, comme Goodnight Kiss, un baiser mortel et angoissant qui embourbe littéralement le cerveau dans son tempo polyrythmique, n’affectant pas pour autant la fluidité de l’album.

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De son côté, Kalthoum se démarque par son côté jazz traditionnel, en hommage à Oum Kalthoum, diva égyptienne ayant fortement inspiré Ibrahim Maalouf (et bien d’autres) dans son enfance. Cet enchaînement complexe, laissant sa place à l’improvisation, a été construit en une pièce unique, à l’instar des longues chansons égyptiennes de l’époque de la chanteuse, avec une introduction, une ouverture de 8 minutes et un mouvement principal d’une petite quarantaine de minutes en 4 parties, à écouter d’un trait de préférence ! Pas pour l’exploit personnel, mais pour la cohérence de l’ensemble, bien entendu !

Les deux albums sont disponibles depuis le 25 septembre partout, et si vous souhaitez voir Ibrahim Maalouf en concert, c’est par ici !

Written by Benoit Gisbert-Mora