Que ce soit pour la pureté LoFi des White Stripes, la mélancolie de Lazaretto et Blunderbuss ou encore pour la beauté des trop rares albums qu’ont pondus The Raconteurs, chacun avait une bonne raison d’aller voir Jack White le 3 juillet à l’Olympia.

En pleine promotion de son dernier (et très éclectique) album Boarding House Reach, le chanteur de Detroit ne se limite pas aux titres de cet opus et mixe, réinvente, sublime l’ensemble de son parcours, pour offrir une expérience globale à des spectateurs privés de leurs téléphones portables ; ces derniers étant scellés à l’entrée du concert dans les étuis de Yondr, la startup qui transforme (à nouveau ?) les concerts en no-phone zones… Même notre adorable appareil photo jetable, courageux témoin de nos étés palpitants, est saisi par la sécurité. Les photos de l’article ne sont donc pas, et on s’en excuse, le travail d’un des membres de la rédaction…

© David James Swanson

Côté téléphone, pas de grands bouleversements pour nous, qui ne sommes pas des grands fans des vidéos de douze minutes en plein concert. Mais l’idée de ne pas pouvoir prendre de notes complique la perspective d’un article percutant, et je me surprends à griffonner les quelques idées qui me viennent à l’esprit au dos de mon billet ; processus qui, ironie du sort, me prend un temps considérable face à l’efficacité de l’app Notes de mon iPhone. Mais qu’importe, l’énergie hallucinante de Jack White prend vite le dessus.

Après un original compte à rebours, le show se met en place. Over and Over and Over et la minimaliste When I Hear My Name électrisent la fosse. Presque sans un mot, Jack White va dérouler un set aussi dispersé que complémentaire. Car si les accents psychédéliques et hip-hop de Boarding House Reach tranchent avec ses précédents projets, le mariage de ses différentes influences est redoutable… On entend même se chevaucher la métallique Ball and Biscuit (issue d’Elephant, 2003) et Hypocritical Kiss, sortie dans l’album Blunderbuss de 2012.

© David James Swanson

À l’issue d’une heure de concert, un peu coupés du monde, on profite des derniers titres du groupe, entre Connected by Love, I’m Slowly Turning Into You, That Black Bat Licorice, et Steady as She Goes ; tous issus d’albums et de formations différentes, et sonnant presque comme un avertissement : Jack White n’a pas fini de nous surprendre…

© David James Swanson

 

Written by Benoit Gisbert-Mora