No : Super 8 et oui, super

En tant qu’excellent publicitaire, je suis allé voir No le lendemain de sa sortie ; un film sur le Jacques Séguéla Chilien ne peut pas se rater ! On m’a dit que l’histoire était sur ce mec qui avait réussi à faire renverser Pinochet, le fameux dictateur mis en place grâce à la CIA à dans les années 1970. J’ai donc pris un coca et des pop corn et me suis installé sans pessimisme dans la salle, un peu moins qu’à moitié vide.

No - AfficheLes lumières s’éteignent et le film commence. Dès les premiers plans je me dis : « m***e, deux heures d’un film à l’esthétique instagram sur un publicitaire cliché du parisien actuel : vêtements de fripes et barbe ». Il me fallait m’y faire car toutes les scènes du camp du « NO » du film se présenteront comme un film tourné en super 8 : la caméra bouge, la mise au point est irrégulière, les couleurs sont saturées, la proximité entre la caméra et les protagonistes est grande et traduit une certaine humanité que l’on retrouve moins sinon pas du tout dans les plans des partisans de Pinochet.

Sur l’esthétique, le film est agréable. Sur le fond et l’histoire, il en est beaucoup moins : Il est quasiment impossible pour le spectateur de partager une quelconque émotion avec le héros. Sa vie est expédiée à la va-vite façon métro, boulot, dodo. On ne ressent rien des galères pour imposer son idée révolutionnaire auprès d’apparatchiks communistes. De même pour la vie personnelle du personnage, sinon qu’il a un fils et une ex femme qu’il semble encore aimer.  Concernant la conjoncture du pays et le combat acharné des deux camps, nada et sur la création de la campagne, rien non plus.Enfin, sur le soir ultime où le peuple s’est enfin prononcé, pas une seule émotion, on ne vit rien avec ce personnage. Le film traverse simplement sa vie, en montre des bribes et tente en vain de l’incorporer dans une société en pleine mutation. Sauf que rien du mouvement n’apparaît à l’écran.

Finalement, le générique est apparu d’un coup à l’écran et je n’ai même pas eu le temps de regarder ma montre. Les deux heures sont passées vite, c’est pour moi le signe infaillible d’un moment ni plus ni moins que divertissant.

 

Written by larevuey

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