Cet article est extrait du n°9 de la revue Y, téléchargeable ici.

Admirer Londres d’une rive ou d’une autre révèle une certaine magie : tout semble décousu et morcelé. De bas immeubles côtoient de grandes tours, des ruelles tortueuses se dessinent aux côtés de larges avenues, l’architecture ancienne fait face à des buildings modernes. L’harmonie de la capitale semble être à l’image de nos chers voisins : ironique et décomplexée.

(c) Amélie Rousseau.

(c) Amélie Rousseau.

Il est difficile de comparer Londres à Paris pour plusieurs raisons. Au cours de son histoire, la ville a subi d’importants dégâts : le grand incendie de Londres en 1666 l’a considérablement ravagée, si bien qu’il ne reste que peu de monuments antérieurs à cette époque (même si la Tour de Londres et l’Abbaye de Westminster sont toujours debout pour nous prouver le contraire). Plus de 13 000 maisons ont été consumées dans les flammes, ainsi que de nombreux édifices publics, soit 80% de la ville… Puis, lors de la seconde guerre mondiale, les bombardements ont détruit des pans entiers de la ville…

Autre circonstance : Londres n’a pas connu de planification urbaine telle qu’il y a pu en avoir dans la plupart des villes européennes. Il s’agit davantage d’un assemblement de villages qui se sont chacun étalés jusqu’à se rejoindre les uns les autres, plutôt que d’une réelle réflexion sur le développement de la ville, Haussmann n’étant pas passé par là ! Chacun possède son identité et son style propre, ce qui contribue à l’effet de composition éclectique de la ville. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’une institution se met en place pour gérer l’ensemble de la ville de Londres : London County.

(c) Claire Faugeroux.

(c) Claire Faugeroux.

A Londres également, la présence aujourd’hui encore de grands propriétaires fonciers a sectionné la ville selon des logiques à l’îlot (je vous perds là hein ?!), ce qui fait que grosso modo, chaque propriétaire a dessiné son propre morceau de ville dans son coin sans vraiment considérer le style ni les gabarits de l’architecture alentour. Si aujourd’hui, la part des terrains possédés par de riches Lords a diminué, la logique perdure et chaque projet architectural forme ainsi une île, ce qui donne cette impression de patchwork mais aussi de grande liberté architecturale.

Mais Londres a fait preuve d’innovation dès la première moitié du XIXe siècle en développant les transports en commun, notamment le métro dès 1863. John Nash, le conseiller du roi Georges IV a aussi élaboré une ville avec davantage d’espaces publics, de larges avenues et des places encore lisibles aujourd’hui… Mais sans y conférer une unité de style comme Haussmann a pu l’imposer à Paris. Autrement dit, Londres est un puzzle urbain et c’est tant mieux !

Amélie Rousseau.

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Written by LA REVUE Y