Le producteur et beatmaker parisien Guts a voyagé entre New York et Los Angeles pour nous offrir « Hip Hop after all », un album créé comme il y 20 ans, face aux artistes dans leurs éléments. Un boulot d’ethnologue, en somme. Le Levi-Strauss du beat nous a donc rapporté des sons smooths, des grooves suaves, des heureux tropiques du hip-hop des 90’s. Génie de l’ombre cette fois en lumière, on le retrouve depuis des années derrière des artistes comme les Rieurs ou Svinkels. Il était aussi l’un des membres fondateurs d’Alliance Ethnik, groupe emblématique du rap français des années 90.
Son bon goût résonne dès Hip Hop First of All, véritable ode à la culture de la rue. Sans textes, le premier morceau se présente comme un hommage qui clos ses trois précédents albums, entièrement instrumentaux. Pas de fioriture inutile ni de bling bling, Guts campe dans les origines. Et ce ne sont pas les mastodontes old school présents sur quelques pistes qui démentiront : Masta Ace débite sa symphonie sur Innovations :
Le papa du très classique album « One for All« , Grand Puba sur Forever My Love :
Nous pouvons aussi apprécier l’excellentissime double-coopération avec le jazzman trompettiste Leron Thomas tout neuf mais dont la sonorité est infusée de funk et des plus grands soulmen de l’époque :
Ainsi que d’autres pépites featuring Cody Chesnutt ou Lorine Chia. On voudrait qu’elles soient innombrables mais l’art de Guts n’en aura donné que 16, pas si mal à ce niveau de qualité. L’ensemble de l’album sonne assez jazzy et relativement east coast mais ne fait pas dans les clivages. L’ouverture à des jeunes artistes prouve bien l’immense talent de Guts et le bonheur que procure le mature album « Hip Hop After All ». Sorti chez Heavenly Sweetness, jamais un label aura eu un nom si révélateur…
Guts fera une tournée en France en novembre, passant notamment à Toulouse (13/11), Paris (19/11) et Lille (21/11). Pour plus d’informations et de dates, rendez-vous sur sa page Facebook !
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