Elle est reconnue d’utilité publique. Pas seulement parce qu’elle est l’humoriste préférée des Français, pas juste parce qu’elle a ouvert la voie à de nombreux jeunes artistes du stand-up, mais parce qu’elle a réussi le pari de faire marrer au-delà des générations, des sexes et des cultures.

(c) Claire Faugeroux.

(c) Claire Faugeroux.

Je le constate très vite, lorsque je me retourne dans la salle et que je n’aperçois pas un seul siège de libre : le Zénith d’Orléans est bondé, complet sur deux soirées, parce que Florence Foresti, telle Jeanne d’Arc, est venue nous libérer… de la tristesse hivernale.

Après son dernier spectacle Motherfucker, elle revient donc avec un show axé sur la crise de la quarantaine, et la découverte de nouvelles passions (les plaids et les coussins !) et de nouveaux défis (être à l’heure à l’école le matin, et, épreuve ultime, faire les devoirs avec sa fille : « Et dire que je vous avais saoulés avec Motherfucker… mais c’était rien ça, l’accouchement, comparé aux devoirs ! C’était rien ! »).

(c) Renaud Corlouer.

(c) Renaud Corlouer.

Un cap qui lui permet aussi d’être un peu moins pessimiste, voire même d’être « ébaubie » (sic) par le métro, les files d’attentes devant les boutiques Nespresso, la découverte des fonds marins (« parce que le contraire n’est pas vrai, on n’a jamais vu un poisson se balader place du Martroi avec un scaphandre ! »).

Elle titille aussi, un peu, la génération Y, de Twitter aux daubes de la télé-réalité (qu’elle regarde et qu’elle aime !), en passant par les pseudo « modèles » pour les filles d’aujourd’hui : « le gang des strings », alias Beyoncé-Rihanna-Lady Gaga, et bien sûr Miley Cyrus (à qui on a laissé le choix entre « chanteuse à voix », « chanteuse à textes » et « chanteuse à poil », explique Foresti).

Le grand talent de l’humoriste, c’est aussi de faire rire en faisant passer des messages féministes. Ou la preuve qu’on peut défendre l’égalité sans être chiante. Et ça marche !

On découvrira même au passage, un nouveau talent (outre le yoga) à l’artiste : l’imitation, avec un hommage tout particulier à Arletty. Et une capacité à nous émouvoir (chose rare dans le domaine du one-(wo)man show), hommes et femmes, en interpellant toutes les « gonzesses (…) connasses, grognasses, pétasses »… pour qu’elles relèvent la tête.

Standing-ovation immédiate, et méritée.

Written by Claire Faugeroux

"Y" dans l'âme, fermement décidée à prouver que sa génération a construit sa propre culture, nez collé aux écrans... ou pas !