Si vous étiez graphiste ou dessinateur, comment illustreriez-vous la couverture du célèbre magazine imaginaire « The Parisianer »avec au choix le thème : « I love Paris », «A l’heure où les oiseaux de nuit croisent les fourmis du jour, il est cinq heures, Paris s’éveille », « Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment d’un si grand amour », « Paris est une fête » ?

Auquel des sentiments –parfois contradictoires– que vous inspire la ville lumière feriez-vous l’honneur de votre couverture ? Lequel de ses monuments, laquelle de ses institutions faudrait-il absolument que vous représentiez ?

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C’est à cet exercice de style que se sont livrés les 30 artistes de l’exposition The Parisianer à voir dans les passages couverts de la jolie Cour Saint-Emilion, par exemple par un radieux après-midi d’automne.

Entreprise commerciale ou démarche artistique comportant une réelle portée sociologique ?

La réponse est sans hésitation : « démarche artistique ». Les 30 affiches de l’exposition sont autant de points de vue sur Paris dont le sens, la logique et l’esthétisme vous absorberont de longues minutes, à l’air frais, à deux pas du joyeux brouhaha des cafés de la Cour Saint-Emilion.

Une fois encore, la contrainte de thème n’aura pas bridé mais stimulé l’imagination des artistes.

Œillades amoureuses entre un fleuriste et une marchande de journaux aux titres déprimants, cordiste recouvrant de peinture bleue la grisaille du ciel parisien, ébats amoureux plusieurs étages au-dessus d’une manifestation, la récurrence de certains thèmes –notamment la solitude, l’arrogance, le renfermement– révèle par ailleurs une ville dont l’indiscutable beauté semble manquer parfois d’humanité

The Parisianer à Bercy Village
dans les passages couverts
Du 17 septembre 2015 au 10 janvier 2016
Metro Cour Saint-Emilion
Accès libre
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Written by Camille Meier

Amoureuse des mots et du débat