Les réactions à chaud sont passées, mais impossible de rester froid, donc une petite réaction à tiède suite aux événements du 13.

Face aux événements terribles qui nous ont frappés vendredi dernier, plusieurs sentiments s’entrevêchent.

Tristesse d’abord, pour les victimes fauchées dans des instants de bonheur, de partage et de fête ; pour leurs familles injustement frappées d’une horreur indicible, imprévisible et cruelle.

Indignation, face à une nature humaine capable de telles horreurs, face à l’instrumentalisation de tels actes, par leurs auteurs en premier lieu, qui les commettent en vertu d’une cause qui ne saurait se revendiquer religieuse, qui est au contraire simple terreur au service d’un expansionnisme territorial. Instrumentalisation également par les médias, qui usent de tous les artifices sur l’autel du sensationnalisme, et offrent par là même une tribune aux meurtriers.
Instrumentalisation enfin par la classe politique qui voit certains de ses membres tirer la couverture à eux, cherchant le tremplin les sortant du lot.

Espoir, joie, de voir des élans de solidarité jaillir, prendre forme et se généraliser. De voir des inconnus prêts à se sacrifier pour protéger autrui, ou plus simplement tendre la main, héberger les noctambules plutôt que de les laisser rentrer à travers des rues devenues soudainement hostiles. Joie de voir les médias relayer ces élans, et pour certains se réfréner pour faciliter le travail des autorités.

Peur, forcément, car ces agressions ont frappé aveuglément, dans les lieux de nos soirées, au hasard.

Mais courage, et vie, car céder à la peur serait la victoire de cette terreur qui entrave le bonheur. L’accès à la culture, les lieux de fête, constituent nos vies et méritent qu’on s’y attache coûte que coûte. Alors je continuerai à vivre, à rire, à découvrir, à partager, à prendre des bières en terrasse, même si jamais je n’oublierai que la nature humaine est capable du pire.
Heureusement, c’est confrontée au pire qu’elle montre le meilleur : les heures sombres font briller les lumières d’autant plus fort.

Nous les frapperons donc, implacablement, de notre joie de vivre effrontée, et de notre appétit féroce. La bataille de l’endurance sera inéluctablement soldée par notre victoire, écrasante, totale, et cette victoire sera cultivée, saoule de musique, ivre et repue.

On se retrouve à l’apéro, ou au musée, c’est vous qui voyez.

Written by Julien Da Silva

Geek, bibliovore, touche à tout insatiable, tout est intéressant pourvu que ce soit présenté par des passionnés