Cet article est la suite de Floride Part 1 : de Pensacola à Lake Wales et Floride Part 2 : de St Petersburg à Florida City, en passant par les Everglades, que vous pouvez retrouver en cliquant ici et ici.

Après un réveil très matinal (nécessaire pour ce qui nous attend) à Florida City , nous démarrons notre visite des Keys. Key Largo pour commencer, qui est l’île la plus grande et la plus impersonnelle de toutes, marquée par une implantation exagérée de commerces en tous genres. Après une petite halte au Visitor Center pour des renseignements, nous quittons Largo pour Marathon et sa plage tout à fait libre et gratuite, « Sombrero Beach », afin d’y faire une petite heure de snorkeling et découvrir la vie marine trépidante de cette région. Pour manger, arrêtez-vous au No Name Pub (€€), à côté de No Name Island (vous ne vous y attendiez pas à celle là hein !). Ce petit resto adorable (et très bon), a la particularité d’être décoré de plus de 130.000 billets de $1, tous customisés et agrafés aux murs et plafonds par les clients ! On a donc laissé, nous aussi, un petit souvenir de nous dans cet endroit unique ! N’hésitez pas à demander l’agrafeuse et les feutres !

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Tout au bout des Keys, se trouve l’île la plus digne d’intérêt : Key West. Véritable icône, ce lieu qu’on sent figé dans une autre époque, est à la fois le point le plus au sud des États-Unis, mais également un point culturel important. Vous pourrez en effet visiter entre autres la maison d’Hemingway, où il rédigea de nombreux romans entre 1927 et 1939. Le plus agréable étant de flâner dans les rues, au milieu des poules, et de vous imprégner de la zénitude terriblement contagieuse de cette petite île ! Sur notre retour, nous avons également eu la chance de regarder un coucher de soleil hypnotique, accoudés en bordure d’un immense pont désaffecté… Cet ancienne ligne ferroviaire, première construction humaine pour relier Key West à la côte, servait de route commerciale jusqu’à ce qu’elle soit découpée en tronçons, (dont certains libres d’accès pour notre plus grand plaisir), et remplacée par l’highway que l’on connait aujourd’hui.

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Après avoir sillonné la Floride pendant plusieurs jours, notre périple touche (presque) à sa fin… Il ne nous reste plus qu’une étape sur notre carte : Miami ! Sur la petite heure de route qui nous sépare de la fière capitale touristique de la Floride, nous planifions tout de même quelques petits arrêts… Tout d’abord au Biltmore Hotel, situé à Coral Gables. Cet imposant manoir d’architecture sévillane, doté d’une piscine gigantesque (n’essayez pas de plonger dedans, elle est réservée aux clients… ou alors, il faudra prendre une chambre !), a accueilli dans les années 20 à 40 des personnalités telles que le Président Franklin Roosevelt, ou Al Capone (dont on dit qu’il tenait un bar clandestin dans sa suite pendant la prohibition…).

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Le tour des grandes propriétés du XXème siècle se poursuit à la Villa Vizcaya, construite vers 1915 par un riche homme d’affaires. Si l’architecture du bâtiment s’inspire de la Renaissance Italienne, sa décoration elle, d’un mauvais goût phénoménal, mêle sans gêne du mobilier Louis XV avec de l’antiquité chinoise. L’ensemble surprend, alors ne laissez pas votre second degré dans la voiture. Mis à part ce petit délire de milliardaire, la vue panoramique sur Miami qu’offre la villa est réellement époustouflante et vaut donc (largement) le détour.

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Nous roulons ensuite vers ce qui restera, je pense, l’un des points les plus marquants de tout notre voyage. Le Miami Marine Stadium, situé à une vingtaine de minutes du centre de Miami, est un stade marin (oui oui !) désaffecté. Celui-ci, face à la mer, est constitué de plusieurs dizaines de rangées de gradins et servait autrefois d’observatoire aux courses de bateaux. Nous avons découvert le lieu en milieu de matinée, et n’avons croisé qu’un autre couple d’explorateurs et un rôdeur accompagné de son amstaff en liberté totale… Bref, on est malgré les apparences bien loin du pseudo site d’urbex ultra touristique ! Les centaines de boxs alignés sous les gradins sentent le squat à plein nez, et franchement, vous aurez vraiment intérêt à visiter ce site de jour.

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Après une halte gastronomique au Bayside Marketplace (€), ou plutôt un remake indigeste des Oiseaux d’Hitchcock (en même temps, j’ai volontiers laissé le contenu de mon assiette aux mouettes, fuyez cet endroit !), nous nous dirigeons vers notre hôtel. Situé au sud de Little Haïti, le Bianco Motel (€€) n’est pas un palace mais plutôt un bon compromis. Tarif très accessible pour Miami (environ $100 la nuit), dans un environnement particulièrement soigné et agréable avec son grand patio, on peut facilement rejoindre Miami Beach en bus ou en taxi tout en profitant des ambiances de quartiers moins tape à l’œil.

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Pour notre première après-midi et soirée à Miami, nous avons démarré le parcours classique de Sobe (« South Beach ») et sa mythique Ocean Drive. Les hôtels art déco sont fidèles à leur réputation, bariolés et diversifiés. En revanche, la plage ne fait clairement pas rêver : uniforme et sans âme, on a largement préféré nos belles plages basques… Bref, l’intérêt de Miami Beach est davantage dans le Miami que dans le Beach ! C’est d’ailleurs la magie de cette île artificielle. Dans un environnement restreint, deux ambiances radicalement opposées se marient admirablement bien. D’un côté, si vous aimez les quartiers un peu chauds des capitales européennes, Ocean Drive devrait d’ailleurs finir de vous conquérir… ça hurle, ça boit, et cette espèce de Spring Break quotidien joue pour beaucoup dans la réputation sulfureuse de Miami.

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Et pourtant, les gens plus sages pourront aussi trouver leur compte sans parcourir des kilomètres. Sans nous sentir d’humeur litron de margarita fluo et shooters, nous avons tout doucement remonté Ocean Drive pour pénétrer au dernier étage d’un parking, le Eleven Eleven (gratuit), spot bien connu des locaux pour admirer le coucher de soleil. La vue panoramique sur Miami est envoutante, et le coucher de soleil, incroyable ! Nous sommes ensuite allés nous rassasier au Burger & Beer Joint (€€), avant d’avaler des cocktails au Purdy Lounge (€€€), bar à cocktail sombre et intimiste qui maîtrise impeccablement ses classiques, comme le Whisky Sour ou le Sazerac de Louisiane, où nous étions quelques jours plus tôt.

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Le lendemain matin, nous décidons de foncer sans attendre à Wynwood District, le fameux quartier des « murals » (ou fresques murales). Et dès notre arrivée, on comprend la réputation du lieu. Tous les murs ou presque sont envahis de fresques, plus splendides les unes que les autres. Shepard Fairey, Retna, Ron English, Kenny Scharf ou encore Fafi, Saner & Sego et Swoon, toutes les pointures du street art mondial se sont prêtées à l’exercice de ce quartier sensationnel, accueillant avec fierté l’Art Basel. Il faudra néanmoins vous tenir au courant des nouvelles fresques (notamment sur ce site), ou du recouvrement de certaines autres, ce qui est très courant. L’idéal est de se promener à pied avec la voiture à proximité, histoire de repérer les meilleurs coins et d’approfondir à pied en suivant.

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Nous naviguons ensuite vers la célèbre Calle Ocho, logée dans le quartier de Little Havana. On se plonge alors allègrement dans la culture de Cuba, ses vendeurs de cigares, son Domino Park où les petits vieux jouent aux domino et vous offrent du café. Le café tiens, parlons-en ! Servi dans de tous petits verre en carton, le café de Little Havana est terriblement concentré et sucré. C’est pourquoi il est distribué avec 4 ou 5 minuscules gobelets, afin de le partager. Aimant beaucoup le café serré et sans sucre, je n’ai pas particulièrement apprécié celui-ci, mais chacun ses goûts ! En tout cas, c’est à tester, tout comme les fritas, ces sortes de hamburger avec un steak orange (oui oui !), des oignions frits et des petites frites-chips ! Les meilleures sont en théorie chez El Rey de las Fritas (€). Pour la pratique, qu’elles soient les meilleures ou non, c’est beaucoup trop gras pour aller en tester d’autres et faire un comparatif ! N’hésitez pas à en partager une, et gardez un peu de place pour le restaurant Versailles (€€€), véritable institution du quartier, spécialisée dans les mets cubains. Nous y avons gouté les spécialités, croquetas, bananes plantain, porc, boeuf mariné (étrangement très proche de notre axoa basque), purée de maïs au jambon incroyable, black beans, et j’en passe ! Cette adresse est incontournable pour le déjeuner. Vous aurez ensuite amplement besoin du reste de votre après-midi pour flâner (et digérer) dans le quartier.

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Pour notre dernière soirée à Miami, nous avons choisi un bar dans le quartier de notre hôtel, le Churchill’s Pub (€), qui s’est avéré absolument génial. Et ne vous attendez pas à une reproduction grandeur nature d’un pub irlandais blindé de touristes. Si vous adorez comme nous le milieu punk et alternatif, le Churchill’s serait un peu le petit frère du Unicorn de Londres et devrait vous ramener en Europe pour quelques heures !

Voilà, c’est ici que s’arrête notre voyage, du moins sur le territoire américain. J’espère que ce récit et nos astuces pourront vous aider à passer des moments extraordinaires comme nous en avons passé. Les États-Unis sont un patchwork de territoires, de femmes et d’hommes de tous horizons, qu’il est fascinant de découvrir au fil des miles…

Retrouvez ici la carte avec (presque) toutes nos bonnes adresses de Floride : lieux à visiter, à voir, où manger, où sortir, etc. Nous avons réalisé cette carte à l’aide de recherches, de conseils d’amis, et de nos fidèles compagnons : Le Guide du Routard et Le Petit Futé ! On y a également ajouté, après coup, ce qu’on a découvert sur le tas, mais forcément, il n’y a pas tout !


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Written by Benoit Gisbert-Mora