Profitant d’un temps magnifique sur l’île d’émeraude, l’envie m’a pris de partir, sortir des rues dublinoises pour découvrir Belfast. Située à deux heures et demie de train de Dublin, les visites et opportunités y sont nombreuses pour se changer les idées. Belfast est une ville agréable où il fait bon de se balader. Un séjour de trois jours bien organisé vous permettra de voir les trois quarts des lieux importants, sachant que la ville est petite et que tous les déplacements peuvent s’effectuer à pied.

À la descente du train : flânez au St-Georges Market

Le marché couvert Saint-Georges de Belfast

Le marché couvert Saint-Georges à quelques mètres de la gare

En arrivant à la gare centrale de Belfast, marchez quelques mètres et vous trouverez le marché Saint-Georges. Il s’agit d’un marché local couvert qui offre des produits artisanaux et typiques. Sous la lumineuse verrière je vous conseille une escale le temps du déjeuner. La restauration sur place y est en effet possible, sur le pouce ou derrière une table, et un balcon vous permet de prendre de la hauteur pendant votre repas. De plus, un groupe de musiciens joue constamment au cœur des étals (hey, vous êtes en Irlande, n’oubliez pas !) ce qui donne un aspect très atypique au marché.

L’hôtel de ville : la bonne surprise de ce séjour

Hôtel de ville Belfast

L’hôtel de ville de Belfast ©Bastien CUEFF

Visiter un Hôtel de ville n’est pas, à première vue une activité très sexy. Mais détrompez-vous ! Belfast est une capitale, ancien port de construction navale du Royaume-Uni, et forte de 330 000 habitants (hors banlieue). L’hôtel de ville a été achevé en 1906, avec une architecture inspirée de la cathédrale Saint-Paul de Londres, reconnaissable à son dôme. Dans le hall d’entrée, la hauteur du dôme atteint soixante-dix mètres avec un marbre omniprésent et un remarquable raffinement dans les moulures et sculptures. La salle du conseil municipal est semblable dans son aménagement à la Chambre des Communes de Westminster, les bancs des gouvernants et de l’opposition se faisant face. Les salles de bal et de réception sont impressionnantes de par la hauteur sous plafond, les choix artistiques et architecturaux. La visite dure une heure au total avec les explications (en anglais) du guide.

L’Histoire de l’Irlande du nord s’expose à l’Ulster Museum

Situé à environ vingt minutes à pied de l’hôtel de ville après le campus de la Queen’s University, l’Ulster Museum mérite que l’on s’y arrête. C’est le lieu idéal si vous souhaitez mieux connaître l’Irlande du  nord, son histoire et les terribles événements de la période des « troubles ». L’objectif premier de ce musée est historique, la section « histoire de l’Ulster » est la plus longue et la plus fournie : l’exposition débute à la préhistoire et se termine avec les années 1990. Mais il y a également une galerie d’art et une partie dédiée à l’histoire naturelle. Si les musées ne sont pas votre dada, vous pouvez toujours vous promener dans le jardin botanique qui entoure le musée.

Les « black cabs » vous racontent l’histoire des conflits irlandais

Les « black cabs tour » sont essentiels si vous désirez en apprendre plus sur le conflit fratricide entre catholiques et protestants, entre nationalistes et unionistes. Le taxi vous emmène faire un tour d’environ une heure et demie pour voir les peintures de paix sur les murs de la ville, les check-points entre les quartiers catholiques et protestants et le mur qui les sépare. C’est une sortie intéressante qui permet de visiter des lieux hors de la ville, chargés en émotions parfois encore vives. Cela permet de cerner l’histoire de Belfast et la situation de l’Irlande actuelle.

Faites-le, ça vous prendra une demi-heure : Saint Malachy’s Church et la Queen’s University

Queen's university de Belfast

La Queen’s university dans toute sa splendeur ©Bastien CUEFF

Prenez le temps de visiter la petite église de Saint-Malachy (Saint Malachy’s Church), une petite église dont l’architecture et les ornements sont sublimes. Les habitants de Belfast ont coutume de dire que le plafond de cette église est unique car similaire à deux autres églises situées uniquement au Vatican.

Faites également un passage par le quartier étudiant de la Queen’s university. L’université en elle-même est typique des campus anglo-saxons : le quartier est extrêmement vivant, les étudiants grouillent dans des petites maisons typiques du Royaume-Uni et qu’on ne retrouve pas en République d’Irlande. Le quartier étudiant est l’endroit où passer la nuit si vous voulez sortir, le centre ville de Belfast n’étant pas très animé quand le soleil se couche…

À Belfast j’ai surtout trouvé l’humanité

À Belfast, j’ai rencontré Thomas qui, entendant mon accent frenchy à souhait, est venu spontanément me parler. Thomas est francophile et parle quelques mots de français. Il échange avec moi quelques paroles sur sa voisine qui est française, ravissante et toujours élégante. Il évoque les similarités entre le français et le gaélique, notre « santé » national a par exemple son équivalent : « slainte » (prononcer slantcha). Mais surtout Thomas m’a exprimé plus que chaudement sa compassion avec ce qu’il s’est passé en novembre à Paris. « J’ai connu ça » m’a t-il déclaré, « Avec le conflit entre catholiques et protestants, lorsqu’un attentat survient, vous avez les larmes aux yeux et l’amour de l’humain vous envahit. Je suis vraiment désolé de ce qu’il s’est passé à Paris et je compatis« . J’ai frissonné durant cette échange. On fait une belle rencontre par lieu. À Belfast, j’ai rencontré l’humanité.

Pour info :

  • Les visites de l’hôtel de ville sont gratuites. Trois visites guidées par jour,
  • L’entrée pour l’Ulster Museum est gratuite,
  • Le Black Cab tour coûte en moyenne 8,5 livres par personnes (pour un groupe de quatre). Je vous recommande la compagnie Belfast Famous Black Cab Tours.

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Written by Bastien Cueff