La 9ème édition de la Sosh Freestyle Cup s’est déroulée à Marseille mi-juin. Pendant 5 jours, riders internationaux, amateurs et simples spectateurs se sont rencontrés dans une ambiance sportive (et festive !) sur le sable bouillant de la plage Borély.

Nous en avons profité pour rencontrer quelques personnalités incontournables de l’évènement qui marque depuis près d’une décennie la cité phocéenne. Après Sylvain Moussilmani (portrait à lire ici), nous avons interviewé Matthias Dandois, quadruple champion du monde de Flat, qui a cette année donné son nom (et remporté) l’une des compétitions les plus intenses de la Sosh. Rencontre avec ce prodige du BMX, 50% sportif, 50% artiste.

sosh freestyle cup

© Mathieu Sitaud

La Revue Y : Peux-tu nous présenter ton parcours sportif ?
Matthias Dandois : J’ai eu mon premier BMX à 12 ans, il y a 15 ans. J’ai commencé à en faire dans la rue avec mes potes, puis dans un club à côté de chez moi avec un pro (Carlos Leal) qui y donnait des cours. Ensuite, j’ai fait mes premières compétitions en amateur, où j’ai rencontré Alex Jumelin, le meilleur pro français à ce moment-là. Il m’a pris sous son aile et on a commencé à voyager ensemble. Je suis moi aussi devenu pro, j’ai gagné 4 fois les championnats du monde, 2 fois le titre de rider de l’année et plus de 50 compétitions.

Y : Quand et comment as-tu commencé à faire du BMX freestyle et du flat ?
M. D. : J’ai directement commencé à faire du flat dès que j’ai eu un BMX. Ça fait donc 15 ans. J’en ai vu à la télé dans l’émission « C’est mon choix » et j’ai eu comme un déclic, je me suis dit « je veux absolument faire comme le type à la télé » !

sosh freestyle cup

© Mathieu Sitaud

Y : Tes tricks sont souvent mis en musique. Si tu ne devais choisir qu’une seule chanson pour illustrer tes tricks, ce serait laquelle ?
M. D. : En ce moment c’est « Sphinx » de La Femme. C’est un peu psyché et planant, puis ça devient énergique, j’aime bien faire du vélo sur cette musique.

Y : Comment en es-tu venu à organiser ces compétitions en ton nom, comme l’Invitational de 2015 ou le MDopen cette année ?
M. D. : Sosh m’a donné l’opportunité de venir depuis 2010 sur la Sosh Freestyle Cup. Au début, ce n’était que pour faire de simples démos, et puis au fil du temps avec Christophe, Sandy (membres de l’équipe Sosh, NDLR) et les frères Mouss (créateurs de l’évènement, NDLR) on s’est dit que ce serait cool de franchir un cap et d’organiser une vraie compétition. Après les bons retours de l’Invitational l’année dernière, j’ai voulu ouvrir la compétition a tous les pro riders cette année, d’où le nom MD open. Ça s’est très bien passé, donc on veut faire encore mieux l’année prochaine. Je pense que c’est obligatoire de passer par l’organisation d’événements quand tu es pro rider. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, et en plus, j’ai la chance d’avoir un partenaire comme Sosh qui me donne tout les moyens nécessaires de faire un beau truc. Merci à eux !

Y : On a également parlé de cette transition sport -> organisation d’event avec Sylvain Moussilmani, tu te reconnais dans son parcours ?
M. D. : Forcément oui. J’adore organiser des trucs, être faiseur plutôt qu’attentiste et les Mouss s’en sortent très bien dans ce domaine.

Matthias dandois

© Matthias dandois

Y : Samedi, quand tu as fini tes tricks, tu as lancé ton vélo : tu savais que tu avais gagné ?
M. D. : Ha ha pas du tout, j’étais juste content d’avoir rentré ma nouvelle figure, le boogieman. On bosse tous comme des dingues pour arriver à rentrer des nouveaux tricks en contest, et quand ça marche c’est enivrant, d’où le jeté de vélo !

Y : Qu’est-ce que ça fait de gagner sa propre compétition ?
M. D. : C’est forcément délicat parce que les haters peuvent dire que c’était joué d’avance et tout. Je suis allé voir les riders après, et ils ont tous dit que je le méritais. Et puis j’ai partagé tout mon prize money avec eux, comme ça tout le monde était content, je trouve ça fair !

© Benoît Gisbert-Mora

© Benoît Gisbert-Mora

Y : Vous êtes tous potes, et ça se voit réellement, rien qu’à voir tes réactions lorsque les autres riders réussissaient leurs tricks. Ça vous arrive d’oublier la compétition ?
M. D. : Je dirais pas qu’on oublie la compétition. C’est juste que c’est énormément de travail d’arriver à rentrer ses figures en finale d’un contest. Pour en arriver là, il faut passer des heures sur son vélo, y’a aucune triche possible. Du coup quand le rider en face rentre son trick, on est juste content pour lui parce qu’on sait exactement par où il est passé pour y arriver.

Y : Quelle différence entre cet Open et les compétitions plus « classiques » ?
M. D. :
Déjà le cadre était ouf (plage du Prado). Et puis forcément, il y a moins de pression que pendant une manche de championnat du monde. Donc je dirais que la Sosh était plus fun, avec aussi un plus haut niveau de riding.

Y : Que te manque t’il pour que cette étape de la Sosh Freestyle Cup fasse partie du championnat mondial ?
M. D. : Il ne manque pas grand chose honnêtement, et  je vais tout faire pour que cela arrive. Il faudra juste améliorer la qualité du sol pour que ça glisse moins, et que surtout ça rebondisse moins ! Mais ce ne sont que des petits détails, on va y arriver !

matthias dandois

© Benoit Gisbert-Mora

Y : Quand tu commences une « session » en compétition, est-ce que tu sais à l’avance quels enchainements tu vas faire, quelle chorégraphie ?
M. D. : Normalement oui, et puis des fois tu pars en freestyle, ça m’arrive très souvent.

La Revue Y : Et s’il ne devait rester plus qu’un seul trick ?
M. D. : Halfcab 540, c’est la figure que je fais au début de mon passage, quand je saute et que je fais un tour et demi en l’air, il n’ y a pas de meilleure sensation…

La Revue Y : Où sera Matthias Dandois en 2017 ?
M. D. : À la Sosh Freestyle Cup, c’est une certitude !

Pour relire notre article sur la Sosh Freestyle Cup, c’est par ici !

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© Mathieu Sitaud

Written by Benoit Gisbert-Mora