À Angoulême, en janvier, se déroule l’incontournable Festival International de la Bande Dessinée (FIBD). En tant que grande aventurière, j’ai décidé de me plonger dans ce vivier artistique dont c’est la 43ème édition. Et comme je suis totalement novice en matière de bande dessinée, à moi la découverte !

Ouvert à tous, le FIBD permet de (re)découvrir des artistes de l’univers de la bande dessinée, de rendre hommage à d’autres, de propulser de jeunes talents sur le devant de la scène, ainsi que de favoriser l’échange et les rencontres entre initiés et non-initiés. Au programme en 2016, des performances graphiques, des projections, des débats, des conférences, des ateliers adultes et jeunesse, des spectacles, ainsi que des rencontres internationales, et bien évidemment les fameuses remises de prix. Jour après jour, vous serez embarqués dans mon voyage autour de ce festival, qui change le visage d’Angoulême le temps d’un week-end.


Jour 1 : jeudi 28 janvier 2016

Le temps n’est pas au beau fixe, je dirais donc « festival pluvieux, festival heureux ». Sur le chemin, on sent que la ville fourmille plus que d’habitude, mais pas encore de changement spectaculaire. Cela devrait venir. En effet, il paraît que 200 000 visiteurs se pressent chaque année sur les quatre jours de festival, dans une ville qui avoisine en temps normal les 43000 habitants.

La course aux Fleur

La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, était vivement attendue dans le cadre de l’inauguration de l’exposition L’art de Morrisau Musée de la Bande Dessinée situé quai de la Charente. Cette exposition grand public, centrée sur le travail du dessinateur belge, offre la découverte de plus de 150 planches et dessins originaux du créateur de l’intergénérationnel Lucky Luke. Cet éternel personnage de BD fête cette année ses 70 ans et le FIBD lui rend hommage. Alors évidemment, pas question de passer à côté de l’occasion d’approcher une ministre, une vraie, ni de rater la visite de l’exposition. C’était sans compter sur la malice de la vie.

Reconstitution de ucky Luke au Musée de la Bande Dessinée

Lucky Luke au Musée de la Bande Dessinée ©Lucie DADILLON

Premièrement, mon GPS m’a envoyé à une toute autre exposition, située à La Maison des Auteurs, nommée Graphic Babel. De très jolies planches, dans un petit espace. Un endroit cosy, mais pas pour aujourd’hui, Madame la Ministre m’attend ! Direction le musée de la Bande Dessinée, où je finis par trouver Madame Pellerin, grâce à la lumière des flashs qui l’entourent. S’ensuit un parcours chaotique, où journalistes et visiteurs se pressent pour saisir l’opportunité d’approcher la ministre. Autant vous dire que visiter l’exposition à ce moment-là n’était pas bien choisi. Après 80 photos capturées avec mon iPhone, une poursuite sans relâche pendant 1h dans un endroit confiné et sombre, il est temps pour elle de faire un discours.

Discours de FleurPellerin pendant l'inauguration de l'exposition L'art de Morris au FIBD

Discours de Fleur Pellerin ©Lucie DADILLON

Fleur Pellerin confie avoir apprécié cette exposition sur l’oeuvre « au caractère universel et fédérateur » de Morris (je n’en ai rien vu pour ma part avec la foule), et souhaite que la bande dessinée soit un sujet de préoccupation pour les politiques publiques. Il est vrai que la situation des artistes-auteurs actuellement n’est pas au plus haut. Elle affirme d’ailleurs que beaucoup d’entre eux ont du mal à vivre de leur talent (cliquez ici pour plus d’informations). Enfin, vient la question de l’égalité homme/femme dans le monde de la bande dessinée. Selon elle, la culture se doit être exemplaire en matière de parité et de respect de la diversité. Comme elle le rappelle, des dessinatrices de talent font partie de ce monde et leur sexe ne devrait en rien les pénaliser dans leur travail. Sa présence confirme l’intérêt qu’elle porte au secteur, et on espère que cela ne se résumera pas qu’à une simple visite sur le terrain lors du FIBD.

Remise des Prix « Découvertes »
Théâtre Angoulême ©Lucie DADILLON

Théâtre d’Angoulême ©Lucie DADILLON

Chaque année, le festival aime mettre en avant la jeunesse et les futurs grands créateurs de demain. Cette remise de Prix « Découvertes » se déroule au Théâtre. Je me retrouve sur le balcon, faute de places. Suite au discours d’inauguration de Jean-François Dauré, le président du Grand Angoulême, s’ouvre la remise des Prix « Découvertes » 2016, sur le ton de l’humour. Je n’avais jamais assisté à une remise de prix officielle, aussi loin que je m’en souvienne, et c’était ici une ambiance décontractée et intéressante. Ce sont des mots qui semblent d’ailleurs résumer l’intégralité du FIBD.

Concernant les Prix, le Fauve d’Angoulême catégorie Prix Jeunesse a été remis à Benjamin Renner pour Le Grand Méchant Renard, aux Editions Delcourt. Vous trouverez la liste de tous les autres lauréats en cliquant ici.

Le OFF of OFF
Vue du jardin

Vue du jardin ©Lucie DADILLON

Un OFF du festival OFF du FIBD… ok. C’est un concept sympathique, et qui promet une atmosphère endiablée. Et effectivement, je n’ai pas été déçue. En soirée, mes amis et moi-même nous sommes retrouvés dans une maison incroyable, immense, avec un jardin et une verrière dans un cadre idyllique, menant dans une maison aux murs de pierre, possédant une sorte de cave voûtée où le bar, les jeux de lumière et les DJs se côtoient pour faire danser les festivaliers, artistes et autres personnalités présents.

Effets de lumière ©Lucie DADILLON

Effets de lumière ©Lucie DADILLON

C’est un peu comme être à l’anniversaire de notre tante Monique,

  • où l’ambiance est familiale et transgénérationnelle
  • où les regards sont sains et ne jugent rien
  • où l’on peut danser sans se soucier de qui est là
  • où la maîtresse de maison est ravie de vous accueillir bien qu’elle ne vous connaisse pas

Et le pire, c’est que c’est gratuit et ouvert à tous. Encore faut-il savoir où aller. Rendez-vous donc impasse Schlingo tous les soirs du festival et au 37 rue Hergé la journée. Des expositions et d’autres événements vous y attendent.

Pour ma part je vous donne rendez-vous demain pour de nouvelles aventures au pays de la BD !

Informations pratiques :

Billetterie (gratuit pour les moins de 10 ans)
Sur place : 17€/jour – 37€/4 jours

http://www.bdangouleme.com/

Written by Lucie Dadillon